Anne Goscinny
L’émotion que j’ai ressentie dans les archives de la Maison de la culture yiddish n’est comparable à aucune autre. Entourée de ces journaux, de ces livres, de ces caractères à la fois différents et familiers, j’étais enfin chez moi.
אַ דאַנק דעם „פּאַריזער ייִדיש־צענטער‟, דער אַרבעט פֿון פּראָפֿ’ יצחק ניבאָרסקי, און דירעקטאָר זשיל ראָזיע, קען מען פֿאַררעכענען פּאַריז ווי אַ צענטער, אויב נישט דער צענטער, פֿון ייִדיש־שטודיעס אויף ייִדיש.
La Maison de la culture yiddish est le lieu où je découvre, à travers les rencontres et les conversations, les clefs de mon histoire. J’y entends tous les accents de cette langue témoin d’un monde fondamental et vulnérable.
Penser à ces livres, en dessous, qui ont échappé au naufrage et attendent d’être lus, déchiffrés, découverts.
My event in the Yiddish house in Paris was unforgetable highly emotional the panel was brilliant and the audience full of warmth.
Voir inscrits au-dessus de la porte d’une rue si parisienne ces mots : « Maison de la culture yiddish » me réjouit, comme faire résonner cette « langue d’intérieur » dans une boîte de jazz. Cette langue n’est ainsi plus liée à un décor poussiéreux qui avait son charme, mais l’enveloppait de tristesse nostalgique. Là, le yiddish a enfin la place qu’il mérite, ouvert au monde : il suffit de pousser la porte…
One of the first French organizations to invite me was the Maison de la culture yiddish. I was impressed that while their mission seemed to be mainly aimed towards the preservation of a culture from the past they also embraced the modernity of my vision. They took this support one step further by organizing incredible workshops that have engendered a fresh new branch of artistic activities centered around Yiddish culture.
La Maison de la culture yiddish n’est pas seulement un lieu de culture. C’est pour moi un endroit chaleureux, familier, où je perçois comme un lien retrouvé avec mes grands-parents et leur monde englouti.
La maison de la culture yiddish représente pour moi un espace mental tout autant qu’un lieu concret d’échanges. Dans un esprit d’ouverture sur le monde et de dialogue, on y célèbre la civilisation yiddish comme une invitation à féconder notre imaginaire.
Tiens, il manque l’accent grave sur le e de Bibliotheque à la devanture. Envolé, perdu l’accent ? Non, dans les rayons de la Bibliotheque, les accents sont bien là se mélangent : poylish, litvak, argentin, bellevillois… Des accents vivants, circonflexes, chantants, riants, légers. Rien de grave.
L’émotion que j’ai ressentie dans les archives de la Maison de la culture yiddish n’est comparable à aucune autre. Entourée de ces journaux, de ces livres, de ces caractères à la fois différents et familiers, j’étais enfin chez moi.
